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The Planet Crafter – aussi loin de chez soi pour retrouver la nature

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Couverture article planet crafter
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Cet hiver fût rude… Oh le froid n’y était pour rien… C’était surtout l’obscurité dès 17h qui commençait vraiment à ronger mon âme. Cette vie sans lumière et ces arbres dépourvus de leurs feuilles. Je ne sais pas si c’est quelque chose qui grandi en nous avec l’âge mais à la fin de cet hiver je n’avais qu’une seule envie en tête, celle de voir les arbres s’habiller de verdure, les fleurs nous offrir des arc-en-ciel de couleurs, le soleil me taper dans les yeux au point de m’en cacher un peu et de profiter, avec joie, d’un peu d’ombre… Alors j’ai attendu.

Et puis ce fut le début du printemps, le début d’une phase de ma vie que jamais je n’aurais cru vivre. Je m’arrêtais devant des arbres que j’avais pourtant vu trois milles fois dans ma ville, je souriais quand j’apercevais un par terre de fleurs… Je ralentissais en voiture pour observer à quel point la beauté des arbres m’avait absorbée. Les arbres à feuilles roses, rouges, blanches… Oh la la mais je devenais fou ! j’ai même redécouvert que certains arbres portaient des fleurs ! Je vis donc cette nouvelle phase avec passion, une passion où je me laisse envahir de cette verdure avec une certaine naïveté, une certaine béatitude, je contemple ce miracle de la vie.

Mais comme vous l’imaginez, j’ai aussi une autre passion. Les jeux vidéo, sur PC. Et sur PC, nous avons récemment eu la sortie en grande pompe de la version un point zéro de The Planet Crafter. Je m’étais fait la promesse de ne pas jouer à l’accès anticipé et d’attendre cette version finale afin de profiter pleinement de cette oeuvre, tout en évitant au maximum le spoil. C’était donc un rendez vous pris avec moi-même !

Et j’ai honte… Oui j’ai honte… Figurez-vous que mes premiers mots au sortir de ma capsule furent : ” comment c’est rincé les graphismes là, wha c’est chaud… “. Et puis je me suis rappelé la toute toute toute petite équipe derrière le jeu et cela m’a aidé à faire passer la pilule. De toute façon on se met vite au turbin pour chasser ce triste ciel rouge au profit d’un bleu paradisiaque, rarement observable dans ma région française. La qualité des graphismes se fait ainsi vite oubliée et j’en arrive même à un point où je tombe sous le charme… Mais nous y reviendrons plus bas.

Planet Crafter propose une experience simple. Nous devons terraformer une planète arride à l’aide de strucutres que nous pourrons construire contre des ressources que nous ramassons au sol (du moins au début). L’addiction s’installe doucement et il est difficile de s’arrêter car le jeu nous propose un rythme et une évolution originale. Pour la faire courte, plus nous construisons de batiments, qui auront chacun un impact sur une catégorie de l’ecosysteme (oxygène, chaleur, pression…), plus la jauge de terraforamtion augmente. Le but étant, vous l’aurez compris, d’arriver au bout de ce processus.

Ce que j’apprécie, c’est que cette planète n’a d’hostile que son environnement. Pas d’oxygène, pas de nourriture, pas d’eau… Il va falloir faire avec les moyens du bord et le jeu nous pousse très vite à la ballade afin de trouver des solutions en mode dédé la débrouille pour se sustenter. Pas de monstre, pas de vers des sables, pas de dragon mutant ou autre ectoplasme extra-terrestre, faisant presque passer ce labeur pour des vacances au soleil.

Planet Crafter est donc tout naturellement devenu un coup de coeur. Il s’adapte à votre rythme. Pour ma part, je suis une vraie limace dans ce genre de jeu. Je fais d’ailleurs souvent grincer les dents de mes ami.e.s dans les jeux de craft/survie à force de rester à la base, à optimser la moindre position d’une bougie mal alignée avec cette petite table de chevet en hêtre. Ici, je suis seul, face à moi-même et ça prendra le temps que ça prendra.

La colline a des mails

Jouer seul à des jeux d’exploration, de craft/survie, me procure parfois une sensation d’angoisse. Se retrouver seul face à l’immensité du monde a quelque chose d’effrayant. Seulement, Planet Crafter, à l’aide d’un mini Lore tout léger, me tient par la main et me fait comprendre que d’autres personnes ont essayé avant moi de verdurer cette terre aride. Dès le début de notre aventure nous recevons quelques e-mails… De la part d’une société peu loquace sur ses activités, mais aussi de la part d’autres terraformers, soit en nous conseillant, soit en témoignant des bribes de leur aventure passée. Je doute fortement de les croiser un jour mais leurs messages me tiennent compagnie et m’aident à me sentir moins seul.

Cette petite « carotte » me pousse donc à aller voir par delà les montagnes, m’enfoncer dans le desert et même sillonner les nombreuses grottes obscures à la recherche de ressources certes, mais aussi de messages, d’épaves, de réponses… car après tout, nous restons humain.

Des racines et un jet-pack

Comme je vous le disais plus haut, je suis aujourd’hui sous le charme. Le jeu se marie parfaitement bien avec ma période « verte » et je prends donc un malain plaisir à admirer chaque éléments de la nature grandir sous mes yeux. Des fleurs roses, bleus, rouges… aux arbres exotiques… Des cascades gigantesque aux lacs sans vague… Tout ça fleurit progressivement au rythme de votre niveau de terraformation. Il faudra d’ailleurs penser à équilibrer chaque segment afin de se rendre efficace, nous poussant à construire tout ce que le jeu a à nous offrir.

J’en oublie donc les quelques défauts de Planet Crafter, comme son système de construction assez rustre (je pense à toi « l’aimante » entre les grosses strucutres). Ses graphismes un poil datés et un sound design pas toujours équilibré. Cette pluie qui hurlent dans mes oreilles…

Je suis loin d’avoir fini le jeu et c’est tant mieux. Je veux encore vivre de beaux moments sur cette planète. Quelle ne fut pas ma joue à la découverte de chaque nouveau biome (aussi petit soit-il), ou bien lorsque j’ai découvert que, la nature reprenant ses droits, d’immenses racines avait déplacé des montagnes pour me créer un raccourci. Par delà son côté « je ramasse, je craft, je construis, j’explore et je reviens à la base » Planet Crafter me propose une belle histoire, un beau voyage. Au détours de certains échanges avec d’autres joueurs, j’entendais souvent, avec humour, que Planet Crafter est un simulateur d’aller-retours. Alors, oui, on en fait des vas et viens, beaucoup, parfois de bonnes minutes. J’aime même pouffé de l’air hors de ma bouche en me rendant compte que j’avais oublié une ressource rare dans une épave à l’autre beau du monde. Mais combien d’allez retour faisons nous dans nos journée ? Avec souvent pour seul décor des murs blancs ou gris, des rayons remplis de nourriture, des murs et du béton…

Alors je les fais mes allez retour, 95% du temps avec le sourir, 5% avec la voix de ma grand mère « quand on a pas de tête on a des jambes ». J’avoue que j’ai très vite remplacé la musique ambiante du jeu pour des sonorités beaucoup plus joviales et paisibles et j’arpente chaque ballade avec naïveté, émerveillé par cette nature qui prend sa place. Je scrute chaque parcelle de terrain, je me faufile entre les arbres, je jubile à la découverte de ma première larve et puis parfois je m’arrête. Je reste immobile et j’observe cet arbre que je ne connaissais pas. Je fixe l’horizon qui se peint doucement de vert et je me rappelle qu’autrefois ce n’était que du sable à perte de vue.

Quand bons nombres de jeux nous mettent dans les mains des tronçonneuses ou nous invitent à construire des usines, des bases à défendre (alors attention, j’ai un casier long comme le bras chez dame nature pour avoir rasé des forêts dans Valheim ou Sons of the Forrest) Cela fait du bien de renverser la vapeur et cela nous rappelle à quel point la nature nous fait du bien, aussi pixelisée soit-elle ▩

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